Les aurores boréales, un vrai spectacle ! Sauf que le programme est aléatoire, les lieux et horaires, sujets à variations, et les annulations de dernière minute, une habitude. Alors on fait comment ?
Ceux qui habitent dans des contrées tempérées peuvent très bien rester chez eux et attendre qu’une énorme aurore arrive au-dessus de leurs fenêtres, comme en 2003, fruit d’une tempête solaire exceptionnelle. Faut-il encore que les nuages ne cachent pas le ciel… Une solution un peu plus sûre consiste à aller prendre l’air aux alentours de 67° de latitude nord en Europe, ou de 60° en Amérique. C’est là, sur une bande appelée ovale auroral, que s’observent les aurores les plus fréquentes. Le phénomène est visible aussi au pôle sud mais l’Antarctique est sensiblement plus rude que la Norvège ou l’Islande.
Un des charmes de ces régions est leur accès à la lumière : beaucoup de jour en été, très peu en hiver. Les aurores se voient la nuit : la saison froide est donc plus propice. Jeter un œil à la pluviométrie des lieux permet de préciser les contours de la meilleure période pour le séjour, même si la météo sur une ou deux semaines fait quelquefois mentir les statistiques climatiques… Février / mars est généralement une bonne saison : les précipitations sont plus rares qu’en novembre / décembre, et le soleil fait son retour une bonne partie de la journée.
Une fois sur place, on peut glisser dans son programme une soirée aurores et confier celle-ci aux services d’un tour opérateur spécialisé. On est alors conduit en bus, en bateau ou en moto neige vers des endroits adaptés à l’observation du phénomène. Les guides prodiguent renseignements et combinaisons chaudes, mais malheureusement, ils ne commandent ni les nuages ni l’activité solaire. Alors le risque n’est pas mince que la sortie soit annulée à cause de la météo, ou que le ciel n’assure que le service minimum.
Car les aurores arrivent quand elles veulent. Le soleil détermine leur intensité et les nuages, leur visibilité. Difficile de lutter ! Dans ces conditions, il faut faire le roseau et jouer de souplesse. Se rendre disponible là où il fait beau et sortir chaque nuit est le moyen le plus sûr d’augmenter ses chances. Dans l’idéal, réservations d’hôtels et visites programmées devraient être exclues d’un voyage tourné vers les aurores, reposant sur la seule liberté d’aller là où les nuages ne sont pas…
Concernant les lieux d’observation, comme les aurores apparaissent le plus souvent au nord, un fjord étroit bouché par une montagne de 900 m au nord n’est souvent pas le meilleur choix. Une subtilité tient à la facétie du phénomène : plus l’aurore est forte, plus elle apparaît au sud. Comme il serait dommage de rater l’aurore du mois à cause du relief, il faut aussi surveiller ses arrières. Le mieux : un espace dégagé sur 360°, avec peu d’éclairage public dans le champ de vision (plus facile en Islande que sur la côte norvégienne). Une carte topographique de la région peut aider, d’autant plus que les détours des routes longeant les fjords prennent vite beaucoup de temps…
Et comme chaque fois qu’on prend la route par là-haut, il est prudent de ne pas oublier une couverture chaude ainsi qu’à boire et manger. Près de l’Atlantique Nord, un ciel dégagé a vite fait de livrer de la neige…