Pour photographier les aurores, comme pour autre chose, il n’existe pas de réglage type. Certes, il faut :
- un appareil capable de monter entre 800 et 3200 iso sans faire trop de bruit dans l’image,
- un objectif qui ouvre bien (au minimum F/2,8),
- un trépied lourd ou lesté pour résister au vent.
Mais le reste dépend de ce que l’on souhaite obtenir.
Pour des images réalistes, qui montrent les aurores comme on les voit à l’œil nu, des temps de poses relativement courts conviennent (de l’ordre de 2 s à 1600 iso, F/1,8). Si l’aurore est faible, elle le sera aussi sur la photo, mais c’est la réalité ! Si des rayons s’agitent dans le ruban, ils apparaîtront distinctement à l’image, ainsi qu’en vrai. Personnellement, c’est ce que je préfère : saisir l’aurore dans ce qu’elle a de plus fugace et stupéfiant.
Utiliser des temps de poses plus longs a principalement trois effets : augmenter l’intensité de l’aurore à l’image, la faire apparaître sur un champ plus large (car on fixe son déplacement sur un temps plus long), et rendre le ciel beaucoup plus étoilé qu’on ne le voit à l’œil nu. Les aurores s’étoffent mais les rayons sont estompés dans la masse. À mon sens, à partir de kp=3, les aurores n’ont pas besoin, pour être impressionnantes, du maquillage apporté par un long temps de pose. Pour les autres, c’est une question de goût…
Par ailleurs, plus on allonge le temps de pose, plus les étoiles… s’allongent. Eh oui, la Terre tourne.
Autre surprise : la couleur verte. Les toutes petites aurores (kp=1) apparaissent blanches dans le ciel, à tel point qu’on se demande si ce ne sont pas simplement des nuages d’altitude. Quand on les photographie, ce qui apparaît blanc à l’œil nu ressort vert à l’image. Qui ment ? L’œil ou le reflex ? L’œil. Dans l’obscurité, nous autres, de l’espèce humaine, percevons moins bien les couleurs que la lumière. Quand elles sont faibles, seule la lumière des aurores nous apparaît. Le reste nous est dévoilé à partir de kp=2, sauf si l’on s’amuse à prendre des photos…
Bonjour, encore moi.
Merci pour ces conseils.
Lors de mon voyage en Islande au début du mois, j’ai pu observer et photographier pour la première fois les aurores.
Je suis loin d’être doué en photo et j’ai du matériel très basique (NEX-F3). Je m’étais un peu renseigné avant de partir afin de ramener quelques clichés potables d’aurore mais j’ai un peu tout lu et entendu.
J’ai tout fais en ISO200, F3,5/4 et en pose plutôt longue 15/20s… qu’est ce que ça change d’être à ISO800 ou plus?
Sachant que cet appareil est limité à f3.5.
J’ai eu du mal a avoir une image nette sur les objets à mi distance (montagnes), on m’a conseillé de fermer plus le diaphragme pour gagner en netteté… Il faut dire que j’avais un petit trépied pour une question de légèreté et qu’il a peut être bougé un peu aussi.
Utiliser une sensibilité (ISO) plus élevée autorise des poses moins longues, ce qui peut procurer des images plus nettes si le trépied n’est pas très stable (poids trop léger, vent, sol meuble…)
L’inconvénient de monter dans les ISO est que cela augmente le bruit dans l’image , plus ou moins selon la qualité de l’appareil. Heureusement, les logiciels actuels (DxO, Lightroom…) font des petits miracles en réduction de bruit et en récupération des basses lumières, surtout lorsqu’on leur donne à traiter des fichiers RAW.
Il est exact que la profondeur de champ est plus réduite à forte ouverture, et donc qu’il est difficile de faire le point à la fois sur des objets proches et lointains.
Par ailleurs, tous les objectifs ont tendance à procurer un rendu moins détaillé à leur plus grande ouverture. Fermer un peu le diaphragme est une solution, mais elle s’accompagne d’une perte d’illumination, qu’il faudra peut-être compenser en augmentant la sensibilité ou le temps de pose… C’est un choix personnel à faire !
Et sinon, elles étaient belles, ces aurores ?