Lundi 22 juin 2015, une alerte est tombée en cours de journée : l’activité solaire est annoncée très forte et les chances de voir des aurores sous nos latitudes ne sont pas minces. C’est cruel : la météo est mauvaise, des nuages bloquent le ciel, à Strasbourg, nous n’avons aucune chance. Au nord ouest, du côté des Ardennes, à plus de trois heures de route, ça a l’air de bien se dégager, mais il sera trop tard quand nous arriverons. Dans un premier temps, nous prenons avec peine la décision de ne pas sortir, arguant qu’il ne s’agit que de prévisions, pour le moment, et que courir après les nuages, on a déjà donné.
Nous suivons quand même l’activité solaire en direct.
Les prévisions semblent exactes et nous révisons notre position. 23h15. On repère un coin au nord de Longwy (2h15 de route) où le ciel devrait être favorable. Pas de cirrus en altitude qui jetteraient un long voile, mais des cumulus qui devraient laisseer apparaître les étoiles là où ils ne sont pas. En route !
Après 30 min de voiture, le ciel s’avère plus joli que prévu : des étoiles, la lune, et quelques cumulus plus ou moins gros. Une petite étude de la carte, du radar (précipitations et satellite infrarouge) et l’on décide de tenter l’ouest de Haguenau. À Schalkendorf, on devrait être sur une petite butte orientée nord au milieu de la plaine, et la pollution de Pfaffenhoffen devrait être repoussée à l’est.
À l’œil nu, une lueur inhabituelle apparaît au nord. Les photos, qui montrent mieux la couleur, confirment qu’on est bien face à l’aurore annoncée.
C’est la première fois qu’on en voit une de France (on avait joliment raté celle du 17 mars 2015), mais le plaisir n’est pas si intense que prévu.
Le lieu est assez bien, sauf qu’au-dessus des forêts des Vosges du nord, les nuages forment une barrière qui cache la base de l’aurore. Alors, on pousse vers Bitche, à quarante-cinq minutes de route.
Là, plus de masse compacte mais des cumulus morcelés qui deviennent de plus en plus resserrés . On arrive juste à temps pour photographier un peu plus d’aurore qu’on en voyait à Schalkendorf.
Puis le ciel se referme en même temps que l’activité baisse à 7 puis 5. À ces niveaux, plus possible de voir de lumière depuis chez nous.
On repense à notre exaltation le soir où nous nous sommes retrouvés sous du niveau 5 en Islande et l’on sourit de nous entendre dire : « il n’y a plus que du 5 » …
On verra ce soir si l’orage magnétique continue de nous bombarder de vent solaire…